Le CAC 40 a sauvé l’honneur vendredi dernier avec un gain de 0.58%. Celui-ci ne peut néanmoins
masquer le fait que le CAC 40 a glissé en territoire négatif depuis cinq semaines. Le détachement avec
la tendance qui anime les marchés américains évoque l’exception à la règle. En effet, le caractère
international des valeurs du CAC 40 induit généralement une osmose certaine avec les marchés
américains notamment avec le S&P 500 premier d’entre eux. L’explication de ce phénomène original,
celui de la décorrélation peut résider dans un contexte géopolitique extrêmement pesant. Les bruits
de bottes résonnent certes partout mais plus particulièrement en Europe pour une proximité
évidente avec le conflit sur les terres d’Ukraine. La perspective d’un soutien en retrait de l’aide
militaire américaine place l’Europe devant des responsabilités à prendre avec des budgets militaires
insuffisamment adéquats. Au demeurant, si l’on ferme le cercle de la réflexion pour s’attarder sur le
contexte franco français, l’instabilité gouvernementale liée aux menaces de censure interdit l’envie
de ramasser pour l’heure des titres même ceux qualifiés de défensifs. La semaine fut donc laborieuse
pour le CAC 40.
Quant au S&P 500, il s’était comme immobilisé avant l’évènement de la semaine à savoir les résultats
de Nvidia, vedette incontestée et absolue voire ovni au paradis promis de l’intelligence artificielle.
Des chiffres mirifiques étaient tant attendus que d’aucuns craignaient la déception et une sanction
sévère concomitante. L’enthousiasme de la direction ne fut pas très communicatif mais parler de
déception eut été une gageure. Au bout du compte, il convient d’évoquer une normalisation d’une
entreprise en phase de maturité. Le S&P 500 a repris sereinement le chemin de la hausse.
Alors quid de la semaine à venir ? Très certainement un grand calme car les américains auront
essentiellement deux préoccupations à partir de jeudi. Réserver aux dindes du pays un sort peu
enviable mais susceptible d’exacerber le plaisir de papilles largement sollicitées. Ensuite exhumer des
portefeuilles une batterie de cartes de crédits vouées à un échauffement digne des fontes des plus
grandes fonderies. Dès vendredi, il conviendra de quantifier la débauche de consommation en
espérant que le dithyrambe des chiffres constitue un prétexte pour poursuivre une hausse en
direction des 6000 points. Au cours donc de cette semaine bien écourtée, on s’attachera cependant à
prendre en considération l’indice de confiance du consommateur, et surtout les chiffres de l’inflation.
Le compte rendu de la dernière réunion de la FED sera également publié mais il ne peut tenir compte
du résultat des élections et des risques inflationnistes promis par une libéralisation de l’économie.
Retenons à ce sujet que la nomination du prochain secrétaire au trésor, Scott BESSENT plait aux
marchés. Libéral mais pragmatique et surtout ancien gérant d’un immense fonds proche de Warren
BUFFET. Toute personne mesurée dans l’entourage du future ex président américain est le bienvenu…